La nature se fait moins timide : on sent comme une impatience, une irrésistible envie de renouveau. Echappée d’une estampe, la fleur de pivoine s’épanouit sur la porcelaine comme sur les coussins brodés. Les contours des pétales se froissent, s’effacent, on ne voit plus que des tiges frémissantes.
Une brise légère envahit la chambre, s’arrêtant sur les paniers en jonc de mer et les tabis en fibres naturelles. Le lit se couvre de fleurs stylisées, hommage aux broderies traditionnelles indiennes. Dans la salle à manger, sur une nappe en coton khadi, les coupelles en laiton brillent, les verres sont parcourus d’une subtile ligne de couleur ; le végétal dialogue avec l’abstraction. Sous la lumière dorée d’un premier soleil
Animé par une audace soudaine, le jardin se transforme. Du mobilier tressé, des tabourets en céramique se pressent autour d’une table basse colorée. Les jarres se parent de céladon ou d’un curry aussi lumineux que le soleil. On installe quelques coussins sur un daybed inspiré d’un charpoy indien. On glisse un paréo en voile de coton et une gourde gansée de rotin dans un cabas aux anses souples.
L’hiver n’est plus qu’un lointain souvenir.