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La laque, mystérieuse et fascinante, se révèle comme un matériau unique. Originaire d'Asie, elle s'obtient à partir de la résine d'un arbre spécifique, le laquier. Cette substance, une fois traitée, se transforme en un vernis dur et brillant, utilisé pour revêtir et décorer une variété d'objets.

Laque : qu’est ce que le matériau ?

La gomme laque est une substance résineuse de couleur rouge, semi-transparente, obtenue à partir de la sécrétion d'un insecte hémiptère, recueillie sur des arbres de la famille des Térébinthacées. Elle est utilisée dans la production de la cire d'Espagne, de colorants et de vernis.

A la différence, un laque désigne le meuble ou l'objet laqué contrairement à la laque désignant la matière.

Dans le monde entier, la laque joue un rôle crucial dans l'artisanat et l'art. En Asie, elle domine particulièrement l'artisanat traditionnel. Du Japon à la Chine, chaque région développe ses propres techniques et styles de laque, créant une diversité d'œuvres d'art et d'objets utilitaires.

La laque, plus qu'un simple matériau, représente un lien entre l'homme et la nature, un symbole de patience et de dévouement. Chaque objet laqué raconte une histoire, celle de l'arbre qui a fourni la résine, de l'artisan qui a soigneusement appliqué chaque couche, et de la culture qui a façonné son design.

L'arbre à laque

L'arbre à laque, connu sous le nom scientifique de Rhus verniciflua, se distingue comme la source de la laque. Originaire de l'Est de l'Asie, il pousse dans des zones tempérées froides, notamment dans l'Himalaya. Sa présence s'étend jusqu'au Japon, en Corée et au centre du Viêt Nam.

La sève de cet arbre, appelée "kiurushi", constitue la base de la laque. Par des incisions profondes dans l'écorce, les artisans récoltent cette sève précieuse. Chaque arbre offre une quantité limitée de sève, ce qui rend chaque goutte précieuse.

L'arbre à laque, par sa capacité à produire la résine pour la laque, joue un rôle essentiel dans l'artisanat et la culture asiatique. Il symbolise la patience et le respect de la nature, des valeurs profondément ancrées dans la tradition de la laque.

Processus de production de la laque

La récolte de la résine de l'arbre à laque, le Rhus verniciflua, constitue la première étape de la production de la laque. Les artisans effectuent des incisions profondes dans l'écorce de l'arbre pour extraire la sève, appelée "kiurushi". Ils utilisent des outils spécifiques pour cette tâche, souvent des couteaux ou des grattoirs. La récolte se fait généralement deux à trois fois par an, selon le cycle de l'arbre.

Une fois la sève récoltée, elle subit un processus de filtration pour éliminer les impuretés. Les artisans la laissent reposer, permettant aux particules solides de se déposer au fond du récipient. Ils récupèrent ensuite la résine pure qui flotte à la surface. Cette résine se stocke dans des récipients hermétiques pour la préserver de l'air et de l'humidité.

La fabrication d'objets laqués nécessite des matériaux de base solides et durables. Le bois constitue le choix le plus courant, en raison de sa robustesse et de sa facilité de travail. Les artisans utilisent différentes essences de bois, en fonction de l'objet à réaliser. Le papier, renforcé par plusieurs couches de laque, sert également à la fabrication de certains objets, comme les boîtes à laque.

Application de la laque

L'application de la laque sur un objet nécessite une technique précise et un environnement de travail adapté. Les artisans appliquent la laque en plusieurs couches fines. Chaque couche doit sécher avant l'application de la suivante. Le processus de séchage dépend de la température et de l'humidité de l'environnement. Un environnement trop sec ou trop humide peut affecter la qualité de la laque.

Le nombre de couches de laque appliquées varie en fonction de l'objet et du rendu souhaité. Plus le nombre de couches est élevé, plus la finition sera brillante et résistante. Cependant, chaque couche supplémentaire nécessite du temps pour sécher et polir.

La décoration finale de l'objet laqué constitue une étape cruciale. Les artisans utilisent différentes techniques pour embellir l'objet. La technique de Maki-e, par exemple, consiste à saupoudrer de la poudre d'or ou d'argent sur la laque encore humide. Cette technique donne un effet brillant et luxueux à l'objet.

L'application de la laque, par sa complexité et sa précision, témoigne du savoir-faire et de la patience de l'artisan. Chaque objet laqué reflète non seulement la beauté de la laque, mais aussi l'habileté et la dévotion de l'artisan.

Variétés de laque et leur importance régionale

Différentes régions d'Asie ont développé leurs propres variantes de laque. La laque Hida-Shunkei, par exemple, provient de la région de Hida au Japon. Elle se caractérise par sa couleur ambrée transparente qui met en valeur le grain du bois.

Une autre variante, l'Aizu-nori, vient de la région d'Aizu. Elle se distingue par son utilisation de la poudre d'or et d'argent pour créer des motifs délicats sur la laque noire.

Ces variantes de laque ont une importance culturelle et esthétique. Elles reflètent les traditions et les techniques de laquage de leur région d'origine. Elles contribuent également à la diversité et à la richesse de l'art de la laque.

Chaque variante de laque offre une expérience esthétique unique. La couleur, la texture, le motif, tous ces éléments se combinent pour créer une œuvre d'art unique. La laque, dans toutes ses variantes, continue d'inspirer et de fasciner par sa beauté et sa complexité.

Histoire de l'utilisation de la laque

L'histoire de la laque remonte à l'époque Shang en Chine. Les artisans de cette époque appliquaient la laque sur des bois sculptés. Ils l'utilisaient aussi pour préserver les parois et les piliers des chambres funéraires. La laque servait à protéger et à embellir, une tradition qui perdure jusqu'à aujourd'hui.

Sous la dynastie Zhou, l'utilisation de la laque s'est diversifiée. Les véhicules, les harnais, les armes se revêtaient de laque. Peut-être remplissait-elle aussi les creux du décor des bronzes rituels. La laque, par sa beauté et sa durabilité, s'est imposée comme un matériau de choix dans l'artisanat.

Au fil des siècles, la laque a traversé les frontières. Elle a atteint le Japon, la Corée, le Viêt Nam. Chaque culture a adopté la laque et l'a adaptée à ses propres besoins et traditions. Des techniques uniques de laquage ont vu le jour, enrichissant l'art de la laque.

Aujourd'hui, la laque reste un matériau précieux dans l'artisanat et l'art. Elle décore les objets du quotidien, embellit les œuvres d'art, protège les structures en bois. La laque, par son histoire et sa polyvalence, continue de fasciner et d'inspirer.

L'audace de la laque

La laque, dans sa diversité et sa beauté, continue d'inspirer et de fasciner. Elle se réinvente constamment, adoptant de nouvelles couleurs et finitions. Le sépia, le noir, le sable ont accueilli le bleu glacier, le terracotta, l'ambre, l'indigo... Aujourd'hui, le vert sauge, le bleu andaman, le bleu aqua s'ajoutent à la palette. La CFOC, Compagnie Française de l'Orient et de la Chine, propose en permanence une dizaine de coloris de laque ici.

L'hiver dernier, la CFOC a innové avec une finition mate. Ce printemps, le plateau Signature se couvre de motifs pour la première fois depuis sa création en 2012. Sa surface brillante s'anime de lignes géométriques, rappelant les dessins dans les graviers des jardins japonais.

Ces créations nécessitent l'intervention d'ateliers spécialisés, capables de réaliser cette délicate sérigraphie manuelle. Leur travail illustre la rencontre unique entre des gestes ancestraux et une créativité exigeante et moderne. Une rencontre qui incarne l'esprit de la CFOC, et qui continue de faire de la laque un matériau d'exception dans le monde du luxe.